N° 99, février 2014


  • Présentation de l’empire mongol de Gengis Khân

    Mireille Ferreira N° 99, février 2014

    Au début du XIIIe siècle, fédérant sous son autorité une multitude de tribus mongoles dispersées sur les territoires de la Haute Asie, Gengis Khân crée, en vingt années, l’empire nomade le plus vaste de tous les temps. S’étendant de la Chine du nord, jusqu’à la mer Caspienne et de la forêt sibérienne jusqu’à l’Inde, l’empire mongol succède aux redoutables empires nomades de l’Asie des steppes (Scythes, Sarmates, Parthes, Alains, Huns…) tous absorbés en leur temps par les civilisations des peuples sédentaires. (...)


  • La conquête mongole en Perse, ses causes et ses consequences

    Afsaneh Pourmazaheri N° 99, février 2014

    La conquête mongole a débuté en Perse en 1219 et s’est prolongée jusqu’en 1221. Elle marqua le début de l’invasion des pays musulmans d’Eurasie. Après avoir battu les Kara-Khitans, l’empire Mongol de Gengis Khân voisinait alors avec les frontières iraniennes de l’Empire Khorezmien, gouverné par Shâh Alâeddin Mohammad. Celui-ci, ayant récemment pris sous son contrôle quelques nouvelles contrées musulmanes, était entré en conflit avec les califes de Bagdad. Il refusait de rendre les hommages dus aux leaders (...)


  • Perses et Chinois au temps de l’Empire mongol

    Elodie Bernard N° 99, février 2014

    Si la guerre mongole est connue pour la terreur qu’elle sema et ses ravages, la pax mongolica qui s’instaura pour 150 ans, entre le XIIIème siècle et le XIVème siècle, permit de nombreux échanges et des contacts féconds entre la Chine et l’Iran, territoires tous deux sous le joug des Mongols. Aucune des routes de la soie ne fut dès lors contournée. Les routes de la soie sous les déferlantes mongoles de Gengis Khân
    Les territoires de Perse ont été incorporés à l’Empire mongol à la suite des conquêtes (...)


  • Tactiques, doctrines militaires et armes mongoles utilisées contre l’empire des Khorezmiens

    Manouchehr Moshtagh Khorasani N° 99, février 2014

    1. Introduction
    Les armes, les compétences militaires et la composition ethnique d’une armée dépendent non seulement des conditions économiques, géographiques et humaines, mais aussi de la structure politique de la société, de la richesse et de la perception de la guerre au cœur de la population. Par exemple, les tactiques et techniques militaires d’une civilisation sédentaire sont très différentes de celles d’une civilisation itinérante (non sédentaire). Une civilisation itinérante tend à préférer la (...)


  • Théories de la victimisation : Influence permanente de la catastrophe de l’invasion mongole sur l’histoire politique, sociale et scientifique de l’Iran
    (1ère partie)

    Abbâs Edâlat*
    Abrégé et traduit par

    Roshanak Danaei N° 99, février 2014

    La présente recherche s’intéresse aux répercussions de l’invasion mongole, du règne de la dynastie ilkhânide et des conquêtes de Tamerlan (ou Timour) sur l’histoire politique, sociale et scientifique de l’Iran, au regard de la psychologie et de l’anthropologie. Selon la théorie de la victimisation, l’Iran, ainsi que d’autres pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, a été durant au moins deux siècles, victime d’une catastrophe humaine profonde et durable, dont l’influence destructrice politique, sociale, (...)


  • La réaction de quelques poètes iraniens à l’invasion des Mongols en Iran

    Zolfaghâr Allâmi*
    Résumé et traduction :

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 99, février 2014

    L’invasion mongole (1219-1223) provoqua un bouleversement majeur dans le monde iranien. C’est lors de la conquête de l’Iran que la férocité des Mongols se montra le plus. La plupart des villes iraniennes furent incendiées et leurs habitants exterminés ; toute résistance fut impitoyablement écrasée par la terreur et même les réfugiés ne furent pas épargnés. Le désastre frappa également le champ culturel du pays : de nombreux ouvrages scientifiques et littéraires furent jetés dans les fleuves ; un grand nombre (...)


  • La nuit étoilée*

    Hamideh Haghighatmanesh N° 99, février 2014

    La brise fraîche de la nuit d’été souffle et caresse le visage de Mohammad. Il lève la tête et regarde le ciel étoilé. Son regard curieux cherche et trouve sa propre étoile, une étoile brillante au sein du ciel de sa ville natale Tûs Il s’envole vers le ciel, voltige entre les étoiles et cherche à s’asseoir sur la lune, quand la voix de son frère aîné l’arrache au ciel et le fait retourner sur terre : "Te voilà encore dans les nuages ! Dors ! Ce n’est pas le moment de compter les étoiles !" Mohammad se (...)


  • Mille soleils*

    Gilles Lanneau N° 99, février 2014

    Elle était dans une prière intense, entièrement tournée vers le Ciel, ou l’intérieur, oublieuse du monde, de son agitation. A l’autre bout de ce monde, dans un monastère, au milieu d’une grande ville.
    Et elle priait, priait, priait, tendue vers l’Au-Delà, jusqu’à son paroxysme… Un éclair traversa son corps, suivi d’un énorme coup de tonnerre, presque aussitôt, comme elle n’en avait jamais entendu. Elle se trouva projetée en l’air, retomba indemne. Heureuse. Resplendissante de joie : elle était sûre d’avoir (...)


  • Leylâ Esfandiyâri : la dame de la montagne

    Roshanak Danaei N° 99, février 2014

    « Mon expérience montre bien que l’on peut dépasser les limites et que chacun peut s’élever à l’apogée de ses capacités… »
    Leylâ Esfandiyâri
    Leylâ Esfandiyâri Kadjuri Râd, née le 16 février 1971 et décédée le 22 juillet 2011, était une alpiniste iranienne. Elle naquit dans une famille religieuse, fit ses études universitaires dans le domaine de la microbiologie, et à la suite de ses études, décida de se séparer de sa famille. Durant ses premières années de vie indépendante, elle gagna sa vie grâce à (...)


  • L’eau dans la culture iranienne
    (1ère partie)

    Mohammad Naghizâdeh
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 99, février 2014

    Introduction
    Les études relatives à la place que l’eau occupe en tant qu’élément majeur de la vie culturelle des sociétés humaines s’organisent autour de deux approches, l’une quantitative à l’appui des lois et des formules scientifiques, l’autre plus spirituelle s’occupant des qualités qui ne sont guère mesurables par les lois de la science. Selon cette dernière approche, l’eau est l’élément constitutif de la vie. De ce point de vue, l’eau précède la terre. L’historien des religions et mythologue roumain, (...)


  • Bahman Panahi
    Un artiste iranien à Paris : une exposition au Centre culturel Algérien
    Paris, 4 décembre 2013 - 4 janvier 2014
    Entre tradition persane et modernité

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 99, février 2014

    Bahman Panahi vit en France depuis une dizaine d’années ; il est musicien et calligraphe et y poursuit des études d’art commencées en Iran. Dans son pays natal, il a acquis un diplôme de maître en calligraphie et appris à jouer du tar et du sétar, instruments à cordes de la musique traditionnelle. En France, après avoir étudié à l’Ecole des Beaux Arts de Valenciennes, il est entré en Sorbonne où il rédige actuellement une thèse en Arts Plastiques et Sciences de l’Art, une thèse où s’articulent la théorie et (...)


  • EXPOSITION PIERRE HUYGUE
    Centre Pompidou, Paris
    23 septembre 2013 - 6 janvier 2014
    Réinventer l’exposition

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 99, février 2014

    Pierre Huyghe est l’un des artistes importants de la scène internationale, il est reconnu comme l’un des meilleurs vidéastes de sa génération, la vidéo qu’il produit dépassant aisément le cadre de ce qu’on appelle vidéo en tant qu’art plus ou moins expérimental et spontané, pour rejoindre le cinéma par son haut niveau de technicité. Toutefois Pierre Huygue, étant donné sa formation, opère également en tant que designer et architecte. Né en 1962, il vit aujourd’hui à New York. Il a représenté la France dans de (...)


  • Nouvelles sacrées (II)
    Mohammad-Hossein Fahmideh

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 99, février 2014

    Mohammad-Hossein Fahmideh naît en 1346/1968, dans une famille religieuse. Natif de Qom, il y fait ses études primaires avant que sa famille ne s’établisse à Karadj en 1356/1978. A l’époque, la colère publique commence à gronder contre le gouvernement pahlavi incapable de maîtriser les immenses manifestations rassemblant des dizaines de milliers d’opposants partout dans le pays. Toutes les classes sociales se mêlent durant ces manifestations ; le jeune Mohammad-Hossein, âgé d’une dizaine d’années, y (...)


  • Le calame

    Ali-Ashraf Darvishiân
    Traduit par :

    Ebrahim Salimikouchi, Yâsaman Nâserifar N° 99, février 2014

    Le garçon plaça la lame du couteau sur la tige haute du roseau et fit pression sur le manche. Le couteau était encore dans le corps du roseau quand un éclair glissa sur la lame, se réverbérant dans les yeux du garçon. Le tonnerre gronda et soudain, la pluie tomba à verse sur la roselière, grêlant la face lisse de l’étang. Le vent galopait dans la roselière et la voix sèche des roseaux s’entendait de toutes parts.
    Le grondement du tonnerre poussa les martins-pêcheurs à s’envoler vers la roselière. Le plus (...)


  • La dépendance et l’indépendance à la vie
    Une ancienne histoire iranienne

    Traduit par

    Royâ Nassirnejâd N° 99, février 2014

    Un mendiant alla un jour à la rencontre d’un soufi et le vit assis sur un matelas moelleux sous une belle tente dont les cordes étaient fixées à terre par des clous dorés. En voyant ce spectacle, le mendiant s’écria :
    Mais qu’est-ce que cela ? J’ai beaucoup entendu que l’on fait des louanges au sujet de ta dévotion et de ton indépendance vis-à-vis de ce monde, mais le luxe de ta vie m’a vraiment déçu.
    Le soufi dit en souriant :
    Je suis prêt à quitter tout cela et à t’accompagner.
    Après avoir prononcé (...)