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Pour nous qui vivons dans ce cosmos non hiérarchisé, nous qui habitons ce monde mondialisé et qui pensons après un Nicolas de Cues, n’est-ce pas étrange d’être un étranger d’immigration ? L’étranger d’immigration est, bien sûr, très ancien, a une longue présence parmi les hommes ; mais nous avons vécu des siècles – et quels siècles ! – qui ont déformé toutes les anciennes conceptions, toutes les conceptions anciennes. Nous sommes tous, l’étranger aussi, postérieurs à une révolution scientifico-anthropologique (...)
Frappante, choquante, pénétrante. Cette photo est une photo malgré elle. Malgré elle, à deux niveaux : elle est premièrement le déploiement de l’impossibilité de la photographie documentaire, et deuxièmement le franchissement de cette impossibilité : impossibilité de la médiation de l’immédiat, de la transmission de la catastrophe. Néanmoins, cette impossibilité est rendue possible par la révélation de l’immédiat du médiat. Malgré elle, donc, elle l’est par excellence.
La photo documentaire, ici comme (...)
La condition bilingue
A soi-disant Daryush Shayegan
Faut-il nommer le poète portugais qui écrivait sous une soixante-dizaine de noms et qui, par ce moyen, jouait avec tous les chercheurs curieux de la vie derrière l’œuvre, de l’invisible derrière le visible ? Il s’appelait Fernando Pessoa. Mais est-ce qu’il y a vraiment un orthonyme pour un maître de l’hétéronymie ? Non, il n’a plus d’orthonyme, puisqu’il a déjà mis en cause l’efficacité d’une telle distinction. Il n’est guère lui-même anonyme : ce (...)