N° 21, août 2007


  • La musique de l’Iran préislamique

    Azar Bâbâsafari N° 21, août 2007

    La musique puise ses racines dans les pensées les plus profondes de l’homme et nous révèle ses états d’âme. Le calife abbasside Mansour s’intéressait passionnément aux œuvres grecques et ce fut durant le règne d’Haroun, cinquième calife abbaside, que cet intérêt atteignit son point culminant. Ce fut donc à cette époque que le mot arabe "ghina" (chant) fut remplacé par un mot d’origine grecque : musique. Ce terme revient souvent dans un livre de Khârezmi intitulé Meftah-ol-oloum ainsi que dans d’autres (...)


  • La musique iranienne de l’époque islamique

    Samira Fakhâriyân N° 21, août 2007

    La chute de la dynastie sassanide, l’établissement du califat islamique et les conséquences de ces changements éloignèrent, du moins pendant un certain temps, l’attention habituellement portée à la musique, cependant l’antécédent technique de cet art et sa place dans l’Iran préislamique l’empêchèrent de disparaître tout à fait.
    D’ailleurs, les conditions sociales et politiques de l’époque exercèrent une influence considérable sur les artistes et les mélodies tristes remplacèrent la musique gaie de l’époque (...)


  • La musique persane : l’expression de la continuité

    Arefeh Hedjazi N° 21, août 2007

    Aujourd’hui, après un siècle d’évolution rapide, la musique persane n’est plus à se forger une nouvelle identité après des siècles de stagnation. Avec les récents développements qu’elle a connu suite à la Révolution islamique, la valorisation des arts traditionnels et l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes et de musiciens qui, gratifiant le présent et le futur, a su pourtant préserver la sonorité paradisiaque d’une musique dont les origines remontent à l’Antiquité, elle se voit confrontée à de nouveaux (...)


  • Le Sétâr

    Hoda Sadjâdi N° 21, août 2007

    Le Sétâr (Sitâr) est de la famille du tambour préislamique.
    La caisse de résonnance du sétar est faite de bois de mûrier. Il pèse vingt-cinq ou vingt-six gammes. L’étymologie du mot sétar en persan nous apprend qu’il a trois cordes :
    Sé - TÂR = trois - cordes.
    Mais on y a ajouté une quatrième corde ultérieurement.
    Cette modification dans la structure du sétâr a été faite par Moshtâgh Ali Shâh, célèbre joueur de cet instrument au XVIIIème siècle. Cette corde qui s’appelle " pré-joué " est accordée par rapport (...)


  • L’oratorio spirituel ou le samâ’ : une Une liturgie du souvenir entre ciel et terre

    Amélie Neuve-Eglise N° 21, août 2007

    Le samâ’ fait référence à une pratique spirituelle consistant à chanter et à danser pour exprimer certains états intérieurs particuliers et rendre louange à Dieu. Le mot samâ’ (سماع) vient du verbe arabe sami’a (سمع) signifiant "écouter". Cette pratique est donc avant tout une écoute, qui a cependant une particularité : elle se réalise avec l’oreille du cœur et décèle dans certaines musiques ou sons particuliers un appel à la connaissance de soi et au retour en un lieu situé au-delà de nos frontières géographiques. (...)


  • Un nouveau territoire pour voir

    Hélia Dârâbi N° 21, août 2007

    En avril dernier, l’artiste français Bernard Moninot exposa la dernière série de son œuvre intitulée "La mémoire du vent dans les jardins de Fîn" dans la galerie d’Exposition de Téhéran : une magnifique réalisation de douze plans de lumière, dessinés en réalité par le vent.
    Bernard Moninot est né en 1949. Son père sculpteur et sa mère peintre enseignaient à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Paris. Bernard passa son enfance dans le milieu turbulent et agité des deux artistes, et de son propre aveu, cette (...)


  • Une idée en l’air

    Bernard Moninot N° 21, août 2007

    Je vais essayer de vous faire part de mon expérience personnelle de dessinateur. Cette présentation sera accompagnée d’une sélection d’images de travaux mais aussi de documents vous montrant comment j’ai été amené sur une période de plus de 30 ans, à faire évoluer cette pratique du dessin.
    J’ai abandonné au début des années 80 les moyens et les supports traditionnels pour m’approcher maintenant d’une nouvelle définition, le dessin hors papier, qui peut effectivement caractériser mes recherches actuelles. (...)


  • La ville de Rey, ancêtre de la Perse

    La muraille de Rey, Tcheshmeh ’Alî, la forteresse Rashkân, et les trésors antiques de Rey

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 21, août 2007

    L’histoire n’est pas une succession de phrases compilées dans une collection livresque. Sa demeure n’est pas dans le calme des bibliothèques. L’histoire, elle, est étrangère au silence…
    L’histoire tumultueuse de l’Iran ne fait pas exception. De grandes dynasties s’y établirent et accédèrent au pouvoir, chacune choisissant une partie de cette terre, la Perse, comme capitale et demeure principale. Pour immortaliser la splendeur de leur royaume, elles y bâtirent des palais, des forteresses, des citadelles (...)


  • Virginia Woolf

    A la recherche du bonheur

    Shekufeh Owlia N° 21, août 2007

    Adeline Virginia Stephen naquit à Londres le 25 janvier 1882 d’une mère de bonne famille, Julia Princep Duckworth et d’un père lettré, Sir Leslie Stephen. Ecrivain, philosophe et biographe réputé de l’époque victorienne, ce dernier édita le Dictionary of National Biography (le dictionnaire de biographie nationale). Cet homme érudit d’humeur acariâtre était si autoritaire que Virginia écrira dans son journal intime à l’âge adulte : "Si mon père était resté en vie, je n’aurais jamais écrit autant de romans (...)


  • "La voix du passé s’entend derrière les ruines"

    L’Iranologie, miroir de l’Histoire de la Perse

    Entretien avec le Dr. Parviz Radjabi, grand iranologue, islamologue et historien iranien

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 21, août 2007

    Mon passé est l’Histoire
    Ma photo peut aussi
    Etre la corne cassée d’un bouc ancien
    Sur une poterie en mille morceaux.
    Seulement une trace de moi,
    Et le reste avec la postérité
    Parviz Radjabi
    Parviz Radjabi est sans aucun doute l’un des plus grands iranologues et historiens persans. Son amour pour la patrie, son souci pour l’identité de son peuple et ses efforts inlassables pour faire revivre les trésors nationaux de son pays sont constamment présents dans ses écrits constitués d’une (...)


  • Entretien avec Ahmed Djebbar

    Amélie Neuve-Eglise, Kamran Gharagozli N° 21, août 2007

    Professeur en histoire des mathématiques à l’Université de Lille, Ahmed Djebbar a publié et a participé à la rédaction de nombreux ouvrages, dont Les instruments de l’astronomie ancienne : De l’Antiquité à la Renaissance (2006), Pour l’histoire des sciences et des techniques (2006), L’algèbre arabe : Genèse d’un art (2005), L’âge d’or des sciences arabes (2005) ou encore Une histoire de la science arabe (2001). Avec Roshdi Rashed, il compte parmi les grands spécialistes de l’histoire des sciences dites (...)


  • Ghâneï

    قانعی طوسی

    Arefeh Hedjazi N° 21, août 2007

    Le Roi des poètes Amir Bahâ’eddin Ahmad ebn Mahmoud Ghâneï Toussi (احمد بن محمود قانعی طوسی) est l’un des grands poètes persans de l’Asie Mineure et l’un des premiers poètes persanophones de cette région. Il naquit vers la fin du VIème siècle à Tous et vécut dans cette ville jusqu’au début de l’invasion moghole, se perfectionnant de plus en plus dans la maîtrise de l’art poétique. Ce poète est l’un des rares artistes de cette époque à avoir survécu à la férocité et à la virulence des massacres qui ont accompagné l’invasion (...)


  • Les "maisons de force" (zourkhâneh) : une conception héroïque

    Behzâd Hâshemi N° 21, août 2007

    Institution typiquement iranienne, les zourkhâneh ou " maisons de force ", sont un lieu où se perpétue l’une des traditions sportives et culturelles les plus particulières de la Perse. Construits principalement dans les quartiers populaires, les zourkhâneh accueillent des spectacles d’athlètes très codifiés et réservés aux hommes, et où se mêlent influences préislamiques et chiites. A l’époque des Achéménides, sous le règne de Darius, on encourageait les jeunes à pratiquer les arts de la guerre, coutume qui (...)


  • Lalla Gaïa à Qom (3)

    Le luth fou (Épisode n° 4)

    Vincent Bensaali N° 21, août 2007

    Lalla Gaïa se trouve maintenant au pied de la montagne de Khezr. Le soleil en est à réduire son ardeur. Elle commence à gravir le chemin qui déroule ses boucles sur le versant nord-est. Il est vrai que toutes les ascensions impliquent une sorte de suspens, d’excitation. On attend de déboucher à l’endroit où le paysage va s’ouvrir à trois cent soixante degrés, ce qui provoque immanquablement une sorte d’ivresse, comme si l’on était soudain envahi par un flot d’énergie remontant le corps, des pieds à la (...)


  • La ville ancienne de Bishâpour

    Marzieh Mehrâbi N° 21, août 2007

    La ville ancienne de "Bichâpour" est située au sud de la rivière "Châpour", à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville de Kâzeroun, sa contemporaine en âge, toutes deux très vieilles puisqu’elles portent des marques d’occupation élamite et parthe. Etendue sur une plaine enclavée de montagnes, elle se termine aux confins d’un désert régional traversé par la rivière Châpour qui se jette dans le Golfe Persique.
    Autrefois, cette ville antique était reliée d’une part aux villes de Firouzâbâd et d’Estakhr, (...)


  • Siâvosh Kasrâï, le grand berger de l’espérance

    Rouhollah Hosseini N° 21, août 2007

    Oui, oui, la vie est belle
    La vie est telle
    Un ancien et consistant temple du feu
    Si vous l’allumez
    La danse de son éclat
    Se verra de tous les horizons
    Sinon il restera éteint
    Ce de quoi nous serons coupables.
    Fidèle élève de Nimâ, et fervent connaisseur de littérature classique persane, Siâvosh Kasrâyï (1926-1995) s’inspire de l’épopée pour distiller des poèmes d’espérance. Le souffle épique de sa création manifeste le goût de la liberté et de la révolte. Il figure à ce titre parmi les auteurs (...)


  • La pluie

    Akbar Râdi
    Traduit par

    Tahmineh Sheybani N° 21, août 2007

    Akbar Râdi a écrit "La Pluie" en 1338 (1960) à l’âge de vingt ans. Cette nouvelle fut publiée dans le magazine Etelaat Javanan en 1960 et reçut le premier prix d’une compétition.
    Golâghâ réduit la lumière de la lanterne et la posa en haut de l’escalier, détournant désespérément le regard du ciel. Koutchak khânom avait étendu la natte ronde et s’était assise à côté de lui, la main sous le menton. En voyant Golâghâ, elle s’exclama :
    Tu es venu ?
    Golâghâ voulut répondre, mais aucune parole ne sortit de sa bouche. (...)


  • Quelle langue parlons-nous ?

    Au Journal de Téhéran

    Ghaffâr Djalâl

    N° 21, août 2007

    29 Juillet 1937
    7 Mordâd 1316
    Monsieur Ghaffâr Djalâl, diplomate de carrière, ancien ministre de l’Iran à Stockholm, Londres, Rome, au Caire et Washington, grand érudit spécialisé dans les questions historiques et archéologiques, ayant terminé ses hautes études à l’Etranger, nous donne une très intéressante étude d’une grande portée ethnique et historique et sur laquelle nous attirons particulièrement l’attention de nos lecteurs.
    C’est avec le plus vif intérêt que j’ai lu dans le "Journal de Téhéran" du 23 (...)


  • Les trous vides du temps

    Fatemeh Hassanzâdeh N° 21, août 2007

    Je veux vous parler d’un ami qui est l’esclave du temps, fasciné par son passage. Sa raison est envoûtée par ce phénomène, il ne pense pas à la vieillesse ni à la mort, il a un autre regard, une autre vue…Il croit à une autre qualité du temps.
    Il chante toujours la même rengaine : " Imaginez, cette histoire aussi finira". Cette phrase permanente jette l’ombre de l’angoisse sur lui et ses amis. Il a toujours le souci de la fin d’une aventure : un voyage, une histoire, une rencontre, un amour …
    Il dit : (...)


  • Le grand tordyle & la vipère cornue persane

    Faune et flore iraniennes

    Mortéza Johari N° 21, août 2007

    Grand Tordyle
    Nom scientifique :
    Tordylium maximum (grand tordyle, tordyle élevé)
    Plante annuelle ou bisannuelle, pubescente, verte, rugueuse, de 30 à 120 cm de hauteur. Tige dressée, épaisse, poilue, rameuse dans la partie supérieure, à rameaux dressés et feuillés. Feuille oblongue ou elliptique dentelée. Fleur blanche ou rose pâle, parfois pourprée, en ombelles de 5-15 rayons inégaux. Fruit de 5-6 mm, elliptique ou orbiculaire, couvert de soies à base bulbeuse rude. Floraison en mai - juin. Cette (...)