N° 175, printemps 2021


  • Une introduction à l’architecture de la période timouride

    Babak Ershadi N° 175, printemps 2021

    Introduction
    Si tu doutes de notre pouvoir, regarde nos bâtiments. »
    Cette inscription figure sur le portail du palais Ak Saray construit à Shahrisabz, entre 1380 et 1396, puis en 1404, sous le règne de Tamerlan (1370-1405).
    Shahrisabz (qui signifie « ville verte » en persan), anciennement appelée Kesh, est une ville de l’Ouzbékistan située au sud de la ville de Samarcande. Tamerlan naquit le 9 avril 1336 dans cette ville. Elle connut son apogée historique sous le règne de Tamerlan et des (...)


  • Les armes et armures timourides

    Bede Dwyer, Manouchehr Moshtagh Khorasani N° 175, printemps 2021

    Les armes
    La principale arme à distance de la période timouride est l’arc composite, un modèle aux courbes accentuées ou un modèle aux extrémités fortement incurvées - plus que ses prédécesseurs. Cette grande courbure est associée aux arcs plus petits, car elle permet une tension de l’arc comparativement plus importante. Les arbalètes étaient principalement utilisées lors des sièges, car elles sont équipées de bras longs.
    Les épées représentées dans l’iconographie sont assez difficiles à identifier, mais (...)


  • Giyâth ad-Din Jamshid al-Kâshi Portrait d’un mathématicien de l’ère timouride

    Shahâb Vahdati N° 175, printemps 2021

    Même peu détaillés, les éléments de la vie et des œuvres de Giyâth ad-Din Jamshid al-Kâshi sont mieux connus que ceux de beaucoup d’autres mathématiciens iraniens du XVIe siècle. Cela est notamment dû au fait qu’il datait la plupart de ses œuvres avec précision, mais aussi en raison de l’accessibilité d’une partie de sa correspondance avec son père, qui recèle des informations très riches.
    Al-Kâshi naquit en 1380 à Kâshân, ville située dans un désert au pied des monts Zagros. C’est le fils d’un médecin nommé (...)


  • Le Coran timouride, le plus beau livre du monde

    Arash Khalili N° 175, printemps 2021

    Le 25 juin 2020, la société internationale Christie’s basée à Londres a organisé une vente aux enchères consacrée à l’art des mondes islamique et indien des XVe et XVIe siècles. Christie’s a présenté 226 pièces venues des pays musulmans et de l’Inde, dont 132 ont été vendues. La vente a eu lieu en ligne et contrairement à beaucoup d’autres événements qui subissent une baisse en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19, cette vente de Christie’s a été un succès avec un montant total de plus de 18,85 (...)


  • Ressemblances et divergences entre un conte oriental et un conte occidental : Mâh Pishâni et Cendrillon

    Dominique Peyrache-Leborgne, Elaheh Setoodehpour N° 175, printemps 2021

    Introduction
    Un conte est un monde en rupture avec la vie réelle où nous pénétrons avec une formule « Il était une fois », et dès notre entrée, nous découvrons des animaux qui parlent, des transformations inattendues, des fées, des sorcières et des démons qui apparaissent, une citrouille qui se transforme en carrosse, une jeune fille qui découvre une lune sur son front en se lavant le visage dans une rivière dorée, et beaucoup d’autres phénomènes merveilleux. Non seulement ceux-ci appartiennent à (...)


  • Le monde persanisé des élites politiques Deuxième partie : l’Asie centrale

    Babak Ershadi N° 175, printemps 2021

    L’histoire de la « persanisation »
    Après la conquête arabe de la Perse au VIIe siècle et la chute du dernier Empire perse des Sassanides (651), la culture persane continua à prospérer pendant près de quatorze siècles. Ce mélange de cultures perse et islamique devint la culture dominante des classes dirigeantes et des élites de trois zones principales : a) une partie de l’Asie du Sud-ouest (Iran actuel et l’Asie centrale), b) l’Asie Mineure, et c) l’Asie du Sud (Inde).
    Une « Persianate Society » (...)


  • Théorie d’Avicenne sur la raison pour laquelle les étoiles sont seulement visibles la nuit

    Jafar Aghayani-Chavoshi N° 175, printemps 2021

    À mon cher fils Mehdi, le génie de l’informatique
    Introduction
    Quand on regarde le ciel par une nuit claire, on aperçoit une myriade d’étoiles briller. Mais pourquoi les étoiles sont-elles visibles la nuit et invisibles le jour ? Depuis l’Antiquité, savants et astronomes se sont penchés sur cette question et ont émis des hypothèses.
    Avicenne, dans son K.al-Shifâ’ (De anima III, 5) a abordé l’étude de ce phénomène. Il a également écrit un court traité intitulé « De la raison pour laquelle les étoiles (...)


  • Les Hirondelles de Kaboul, un plaidoyer pour les droits des femmes afghanes

    Saeid Khânâbâdi N° 175, printemps 2021

    La crise afghane et ses conséquences socio-politiques ont toujours eu des échos dans le monde du septième art. Le cinéma français, à son tour, n’est pas resté silencieux dans ce domaine et s’est toujours engagé dans la représentation des souffrances du peuple afghan.
    De nombreux films français sont consacrés aux problèmes causés par les années de guerre et de violence en Afghanistan. Mais ces films portent un regard français ou occidental sur ce sujet. Cette vision, sans vouloir la qualifier de négative (...)


  • La ville « iranienne » de Derbent, la plus vieille ville de la Fédération de Russie

    Parham Ebrahimi N° 175, printemps 2021

    Derbent est une ville de la République du Daghestan, en Russie, située sur la mer Caspienne. La ville de Derbent se situe sur le point le plus au sud de la Fédération de Russie. Aujourd’hui, Derbent est la deuxième grande ville du Daghestan, mais il en reste encore le centre culturel et historique. L’emplacement de la ville explique son importance à la fois stratégique et commerciale depuis l’antiquité, mais aussi son nom : en persan moderne, Derbent (Darband) signifie « porte barrée ». En effet, par (...)


  • Dans la vallée des Assassins

    Raoul Delcorde N° 175, printemps 2021

    Il y a, loin d’ici, dans un pays du Moyen-Orient riche par son histoire, une vallée dont le nom intrigue : c’est la vallée des Assassins, au nord de Téhéran. Nous y arrivons un matin de printemps, après avoir voyagé dans un bus qui relie la capitale aux provinces bordant la mer Caspienne. De sa plénitude minérale, cette vallée se rebiffe derrière un entrelacs montagneux. La route qui y conduit serpente dans la montagne, l’enlace, grimpe puis dévale. À l’aube, les barrières montagneuses sont autant (...)