N° 121, décembre 2015

Tabas, exemple brillant de la cité-jardin à l’époque zand


Zeinab Golestâni, Zohreh Golestâni


« A fin de forger son identité, son opulence, et sa raison, un peuple s’efforce pendant toute l’histoire de révéler sa gloire en architecture ; travail artistique lors duquel l’imaginaire outrepasse la matière, accueille et appelle ce que désire la volonté artistique résidant en la matière, pour la dépasser enfin. L’architecture s’avère, dans ce sens, un art qui n’apparaît ni chez tout peuple, ni nécessairement chez un peuple particulier pendant son histoire. Dans ce sens, l’architecture apparaît dans une période particulière où existe une âme singulière et glorieuse cherchant à révéler sa propre identité, ce qui n’est possible qu’avec une prise de conscience de ce peuple, quand il commence à comprendre sa situation. L’architecture est, dans ce sens, le réservoir de la culture et le foyer de l’identité d’un peuple historique ; et c’est pourquoi elle s’avère grandiose. » [1]

L’architecture persane, en quête d’une nouvelle rencontre avec la nature

Traduction de la vérité de l’existence de l’homme qui est un être à la fois au monde (Dasein) et lié au monde, l’espace se révèle être, au fil de l’histoire, l’une des grandes hantises de l’être humain qui, après avoir été exilé sur terre, ne cesse d’être en quête de l’harmonie originelle. La vie humaine a besoin d’un espace constituant réellement un petit cosmos, "un système des lieux significatifs", d’où la relation indissociable de l’existence humaine avec le contexte spatial et architectural. Ainsi, par l’architecture, l’homme construit graduellement l’image d’un monde construit dans lequel la notion de l’espace, à savoir l’espace existentiel, occupe une part importante. L’espace construit se définit donc comme "une sorte de mixte entre des lieux de vie qui environnent le corps vivant et un espace géométrique à trois dimensions dans lequel tous les points sont des lieux quelconques." [2]

Les éléments constitutifs du jardin Golshan, fusion de la nature et de la technique.

Véritable créateur d’un environnement humain, l’architecture persane offre depuis de nombreux siècles un espace spirituel invitant à un dépassement de la matière, où l’âme trouve un lieu propice pour sa présence. Mettant ainsi en œuvre la Er-ِrterung (localisation du Dasein), cette architecture vise à rendre visible l’espace invisible de l’air en s’établissant dans un endroit concret, sur la terre et sous le ciel, pour reprendre des termes heideggériens. D’autre part, en rapprochant la vie humaine de son milieu naturel, cet espace bâti redonne un sens à l’existence d’un peuple cherchant à recréer ses souvenirs de l’Eden perdu, d’où sa passion ardente pour l’horticulture. Se révélant au travers de la littérature et de l’art persans, cette expérience singulière de l’architecture paysagère présente le jardin persan comme un itinéraire particulier dans l’histoire du jardinage, comme le souligne Jacqueline de Chimay : « Configuration différente du sol, une conception autre de la vie, des climats plus ou moins ensoleillés n’empêchent pas que tous les jardins géométriques du monde ne trouvent un reflet de leur image dans le tapis persan, orné de quatre fleurs dont le dessin s’y répète toujours, l’œillet, le grenadier, la tulipe et la rose. » [3]

Reflet d’un espace transcendantal, le jardin persan s’est présenté tout au long de l’histoire iranienne [4] comme un miroir des cultures et des croyances des Iraniens aux yeux desquels il constitue un archétype, celui-ci prenant une dimension à la fois architecturale et urbaine. Ce type de jardin qui apparaît sous différentes formes notamment la place-jardin (bâgh-meydan), le mausolée-jardin (bâgh-maghbareh), le jardin de chasse (bâgh-shekâr), l’école-jardin (bâgh-madresseh) ou encore la cité-jardin (bâgh-shahr) [5], crée un système organisé de sens et une structure où réside le véritable sens du génie du lieu [6]. Elément essentiel de l’urbanisme reliant la structure naturelle de la vie à la structure modifiée de la ville, le jardin persan vise à préserver le respect humain de la terre.

Maison d’Amir, avec liens entre le palmier, l’eau et l’architecture, Tabas

Considérant ce rapport singulier au monde comme un point de convergence entre les architectes iraniens et les contemporains, Donald Newton Wilber écrit dans son ouvrage intitulé Palais et Jardins de Perse : « Quant au plan des maisons où la piscine, les arbres et les fleurs font partie du domicile, les architectes contemporains se rapprochent des architectes iraniens, ceux qui ne traçaient aucune frontière entre kiosque et jardin. Se réjouissant de la simplicité de la nature reflétée dans son jardin, le peuple iranien ne donne jamais un aspect fantastique à son environnement. A cet égard, la vision iranienne ressemble plutôt à notre situation actuelle ; quand bien même l’Europe ou les Etats-Unis ne connaissaient pas de telles idées, il y a un demi-siècle. » [7]

Cette pensée-paysage toujours en quête du paradis perdu est en effet à l’origine de la construction de villes où l’élément eau jouait un rôle primordial. Celle-ci coulait dans les rues sous forme de petits cours, qui permettaient d’atténuer la chaleur et la sécheresse régnant dans le pays. Dans cette perspective, la ville en tant qu’allégorie du paradis devient un centre où « l’homme, centre du microcosme [se met] en relation avec le centre du macrocosme, [où] il trouve le macrocosme en tant que reflet du microcosme et vice versa. » [8] Le fait de relier la ville à la nature, processus dont on retrouve les traces aux époques achéménide et sassanide, se révèle excellemment dans l’Ispahan safavide [9] mais aussi à Shirâz, Tabas et Kâshân à l’époque zand, où l’organisation spatiale de la ville est basée sur le plan géométrique du jardin persan. Au cours du développement de la ville, la nouvelle cité était en général construite dans les jardins qui existaient aux alentours de l’ancienne cité. La ville est dans ce cas si intimement reliée à l’espace vert qu’« il est possible d’appeler le jardin, la ville, mais aussi appeler la ville, le jardin. » [10]

L’un des bâtiments situés dans la rue Golshan, union de l’architecture et de la nature (esquisse par Zohreh Golestâni).

L’architecture zand, héritière de l’art safavide

En choisissant Shirâz comme capitale de sa dynastie, Karim Khân Zand rêvait d’une ville à l’image d’Ispahan au XVIIe siècle. Cependant, le règne court des Zands (46 ans) ne leur permit pas de développer une expérience artistique de la même envergure que sous les Safavides. Les récits de voyage écrits à l’époque évoquent cependant certains aspects du règne de Karim Khân, dont ses constructions architecturales. Du fait des efforts qu’il a prodigués en vue du développement de Shirâz et d’autres villes de son royaume, Karim Khân apparaît sous la plume de William Franklin [11] comme le seul roi méritant le titre de « grand ». Considérant comme indigne de séjourner dans les palais des gouverneurs précédents, Karim Khân s’efforça d’édifier des constructions monumentales où se manifeste l’art de peintres, d’architectes et d’artistes de différents pays, comme l’indique Mirzâ Ahmad Mousavi Nâmi dans Giti Goshâ (Fenêtre sur le monde), ouvrage écrit à l’époque zand. Ainsi, outre la mosquée, le bazar, le Palais royal et l’Ecole [12] de Shirâz, des jardins de cyprès et d’agrumes furent aménagés tout autour de cette ville, dont la beauté spirituelle a notamment été relevée par un écrivain tel que ‘Abdol-Razzâgh-Beyg Bonbeli, qui y trouve le reflet de la vie éternelle du paradis. [13]

Pourtant, du point de vue architectural et de l’organisation des jardins, il existe de nombreuses ressemblances entre les époques safavide et zand, de sorte que les arbres et les fleurs présents dans les jardins sont les mêmes. La raison en est qu’à l’époque de Karim Khân, on se contentait plutôt de reconstituer des jardins de style safavide, comme ceux de Delgoshâ, Golshan, Nazar, et de Djahân Namâ à Shirâz. Pourtant, il existe des jardins dont le plan original fut conçu à l’époque zand. C’est notamment le cas des jardins Abolfat’h-e Khâni, Tekyeh-ye Haft Tanân, Golkhâneh (situé dans le quartier Ghasrdasht, à proximité du jardin Navvâbi) à Shirâz, le jardin Dolat آbâd à Yazd, et le jardin Golshan [14] à Tabas. C’est ce jardin qui, étant considéré comme l’axe principal de la ville, la façonne comme une véritable cité-ville de l’époque zand.

Vue aérienne du jardin Golshan, situé à l’est de Tabas.

Tabas, émeraude au cœur du désert

L’une des villes iraniennes les plus belles et les plus anciennes, Tabas, a été touchée le 16 septembre 1978 par un tremblement de terre qui a provoqué la destruction d’un grand nombre de ses édifices. Cependant, les arbres, en tant qu’éléments essentiels de la ville, ont survécu. Par conséquent, si les bâtiments des jardins de Tabas - qui constituent l’un des plus beaux exemples du jardin persan - furent détruits à la suite de ce tremblement de terre, les espaces verts sont néanmoins restés. Faisant partie intégrante de la culture et des croyances des habitants de Tabas, cette attention portée à la nature trouve ses origines dans certains éléments grâce auxquels « Tabas est devenue Tabas ». Parmi ces éléments, les plus importants sont :

-La présence d’eau et de sources naturelles comme la source Ghanbar, le hammam de Mortezâ Ali, ainsi que la source Dja’fari fournissant une eau douce et potable. Dans son livre intitulé Masâlek va Mamâlek (Les voies et les pays), Abou Es’hâgh Ebrâhim Ibn Mohammad Estakhri écrit à propos de Tabas : « Ville chaude […] où le qanât fournit l’eau nécessaire. » [15] Aussi, les cours de toutes les maisons de Tabas, même les plus petites, abritent en leur sein un bassin d’eau.

-L’existence de traditions culturelles interdisant l’abattage des arbres, surtout les palmiers. Pour les habitants de Tabas, abattre un palmier est un acte aussi répréhensible que celui d’assassiner un jeune homme. [16] Ils ne coupent donc pas cet arbre lors de la construction de nouveaux bâtiments mais, respectant la nature, ils les laissent vivre au cœur de la construction architecturale, reliant ainsi architecture et nature.

Le paysage du jardin Golshan, l’union du sens et de la matière grâce à la circulation de l’eau.

Aussi, le respect de ces hommes pour les arbres les conduit à édifier des jardins au cœur même de leur propre maison, de sorte que même dans les maisons les plus petites de la ville se trouve au moins un palmier. Ce souci pour les espaces verts dans la ville est également manifeste dans les testaments et dotations des gouverneurs de Tabas tels que Mir Hassan Khâni et Emâd Maleki, qui recommandaient fortement de soigner et d’entretenir les espaces verts. [17]

-La nécessité de la présence d’ombre et de fraîcheur se reflète dans l’architecture de cette ville désertique, où la plupart des maisons iraniennes sont orientées plein nord afin d’être protégées de la chaleur excessive du soleil. Les iwans offrent aussi des espaces frais aux habitations.

-La distance des terres fertiles de la ville oblige les habitants à se charger eux-mêmes chez eux de certaines cultures, notamment de céréales. Zeynolâbedin Shirvâni (XVIII-XIXe siècles) relève à ce sujet dans Boustân al-Sayyâh (Le jardin du voyageur) : « Une ville […] où l’on cultive des dattes, du tabac, du blé, de l’orge et du coton. » [18]

Ainsi, l’architecture urbaine de Tabas est si intimement liée à la nature, et surtout aux palmiers, que se crée une nouvelle union propre à cette ville entre les constructions et les jardins. Faisant partie des édifices, les éléments naturels apparaissent même dans les ornements géométriques des façades, notamment dans les muqarnas, dont la forme rappelle celle des fleurs. C’est dans cette perspective que se révèle un style particulier de l’horticulture propre à cette ville où la chaleur excessive a été à l’origine de l’émergence d’une relation singulière entre jardins et bâtiments, les constructions étant caractérisées par de nombreux espaces fermés et de petites fenêtres. Considérés comme l’un des signes du développement urbain de Tabas à l’époque zand, les jardins sont à l’origine de l’émergence d’un axe vert dans cette ville. C’est en effet la rue Golshan qui structure, en tant qu’axe vert, toute la ville de Tabas dont l’architecture obéit aux principes de la cité-jardin d’Ispahan à l’époque safavide.

Jardin de Golshan, union des ornements géométriques des façades et des palmiers

Après une longue description des activités de Mir Hassan Khân (gouverneur de Tabas) à l’époque de Lotf-Ali Khân Zand, Mirzâ Ali Monshi évoque une rue verdoyante (la rue Golshan) fondée en 1827, au bout de laquelle se trouve un jardin. Cette rue unique est décrite sous la plume de Sven Hedin comme un endroit rassemblant toutes sortes de plantes et arbres : « Une longue rue toute droite au bord de laquelle coulent des ruisseaux aboutit à la place de la ville. L’humidité est fournie par les mûriers, les bigaradiers, et les saules pleureurs, tous plantés minutieusement en rangs […]. A gauche se trouve le portail du palais du gouverneur. Les quartiers, les jardins et les palmeraies situés des deux côtés de la rue sont presque étroits. » [19]

Faute d’espace suffisant pour les affaires administratives et militaires dans les petites villes, le gouverneur et les personnalités importantes de la ville choisissaient un jardin comprenant à la fois un édifice pour le séjour de leur famille et un autre (divân-khâneh (bureau) ou emârat-e birouni (édifice externe)) où ils accueillaient les citoyens. A Tabas, le jardin No (ou Jardin de Khân) est un bon exemple d’une telle structure. Le jardin ministériel apparaît ainsi comme un système réunissant à la fois l’espace esthétique et l’espace fonctionnel, un ensemble à l’intérieur duquel l’espace clos de la construction architecturale donne toujours sur le paysage du jardin.

Le jardin le plus important de Tabas est celui de Golshan, situé à l’est de la ville. Créé au XVIIIe siècle sous l’ordre du gouverneur de Tabas, Mir Hassan Khân, ce jardin constitue l’un des meilleurs exemples de l’architecture paysagère. [20] Basé sur un plan géométrique en carré, le jardin, qui fut probablement construit dans une palmeraie, est structuré par deux allées se croisant en un lieu où se trouve un grand bassin. Considéré comme un jardin en terrasse construit sur trois niveaux, il s’étend sur une superficie de 7738 m2. Irrigué par l’eau de sources naturelles, il bénéficie aussi d’un puits artésien, facteur distinctif caractérisant le système d’irrigation de ce jardin peuplé de cyprès, de saules pleureurs et de palmiers. A l’ombre de ces arbres sont plantées des fleurs saisonnières, surtout la rose et le pétunia blanc.

Jardin No, bassin du bureau (divân-khâneh

Ce qui distingue notamment le jardin Golshan est l’absence de bâtiment, ou plus précisément de kiosque, qui se trouve généralement dans les jardins persans. De même, le portail de ce jardin est relativement simple, ce qui ne l’empêche pas d’être l’un des plus importants monuments de la ville de Tabas. Il contient notamment deux iwans dont l’un donne sur le jardin et l’autre sur la place de la ville. Leur structure est fortement reliée à l’eau. Considérée depuis toute l’histoire iranienne comme un élément sacré, l’eau fait pont entre les mondes terrestre et céleste, et représentait, à l’époque sassanide, la présence divine d’Anâhitâ, déesse de l’eau.

Révélateur de la vision du monde des Iraniens, les cités-jardins persanes, notamment celle de Tabas, sont un pur produit à la fois d’une grande maîtrise des techniques architecturales et du mysticisme. Cette architecture cherche une nouvelle unité avec le monde environnant, afin de concrétiser le sens du mot « habiter [21] ». C’est dans ce sens qu’elle a une dimension éternelle inhérente :

Jamais ne mourra celui dont le cœur trouva la vie par l’amour.

Notre pérennité est consignée au registre du monde.

(Hâfez)

Bibliographie :
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- Hosseini, Arezou, « Barresi-e Elal-e naboud-e kiusk dar bâgh-e golshan-e Tabas » (Etude des raisons de l’absence du kiosque dans le jardin Golshan à Tabas), in Pajouhesh-e Honar, 3e année, N°6, Automne-Hiver 2013-2014, pp. 91-99.
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- Khâtami, Mahmoud, Pish darâmad-e falsafeh-i barâye honar-e irâni (Pour une philosophie de l’art persan), Téhéran, Institut de la rédaction, de la traduction et de la publication des œuvres artistiques Matn, 2014.
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- Sources des illustrations : Dâneshdoust, Ya’ghoub, Tabas shahri ke boud (bâgh-hâye Tabas) (Tabas, Ville qui était, (Jardins de Tabas)), Téhéran, Organisation du patrimoine culturel, et éditions Soroush, 1990.

Notes

[1Khâtami, Mahmoud, Pish darâmad-e falsafeh-i barâye honar-e irâni (Pour une philosophie de l’art persan), Téhéran, Institut de la rédaction, de la traduction et de la publication des œuvres artistiques Matn, 2014, p. 180.

[2Ricoeur, Paul, "Architecture et narrativité", sur www.fondsricoeur.fr/uploads/medias/.../architectureetnarrativite2.PDF, page consultée le 14/01/2015.

[3De Chimay, Jacqueline, Les jardins à travers le monde, Librairie Hachette, 1962, p. 234.

[4Les découvertes archéologiques à Suse, notamment les motifs du lac et du bois sur les terres cuites, témoignent d’une longue histoire de l’horticulture en Iran.

[5L’idée de la cité-ville fut pour la première fois proposée en Occident par Ebenezer Howard, au XIXe siècle. Cependant, on peut en trouver les traces en Orient au XVIe siècle, quand on cherchait à reproduire un paradis terrestre.

[6Selon les croyances des anciens Romains, tout être a son propre genius, son esprit gardien qui, donnant la vie aux gens et aux lieux, les accompagne de la naissance à la mort ; celui-ci détermine aussi leur caractère. Il correspond également à ce qui est une chose. (Voir Norberg-Schulz, Christian, Architecture : meaning and place. Selected Essays, New York, Electa/ Rizzoli, 1e éd., 1988, p. 196.)

[7Cité par Dâneshdoust, Ya’ghoub, Tabas shahri ke boud (bâgh-hâye Tabas) (Tabas, ville qui était, (Jardins de Tabas)), Téhéran, Organisation du patrimoine culturel et éditions Soroush, 1990, p. 308.

[8Mohsen Habibi, cité par Haghighatbin, Mehdi ; Ansâri, Mojtabâ ; Zabihyân, Shirin, « Barresi-e osoul-e bâgh shahr-e Howard et moghâyeseh-ye ân bâ bâgh shahr-e safavi » (Les principes de la cité-jardin safavide et celle de Howard (une étude comparée)), in Naghsh-e Djahân, 2e année, N°2, pp. 67-78 : 73.

[9La structure urbaine et même administrative d’Ispahan à l’époque safavide, en tant que l’un des plus brillants plans urbains iraniens, impliquait une relation directe des citoyens avec l’espace naturel qui fournissait, dans le cas des jardins gouvernementaux, un lieu servant à régler les affaires administratives. En outre, les cérémonies et les fêtes liées au gouvernement mettaient les habitants en lien avec l’espace vert de la ville. Le mercredi, la rue Tchâhâr Bâgh (quatre jardins) était réservée aux femmes.

[10Mir-Fendereski, cité par Shâh-Tcherâghi, آzâdeh, Pârâdaym-hâye pardis, dar âmadeh-i bar bâz shenâsi va bâz âfarini-e bâgh-e irâni (Les paradigmes du Pardis, introduction à la reconnaissance et la recréation du jardin persan), Centre Académique de l’Education (Djahâd-e-Dâneshgâhi) Université de Téhéran, Printemps 1394.

[11William Franklin, Expériences du voyage de Bangalore en Iran (1786).

[12C’est notamment l’ornementation de ce monument qui attire surtout l’attention de Jane Dieulafoy qui considère chacune de ces céramiques comme un véritable chef-d’œuvre pictural. (Voir Jane Dieulafoy, Une Archéologue en Perse (1881), mis en ligne sur www.ebooks-bnr.com )

[13‘Abdol-Razzagh-Beyg Bonbeli, Negârestân-e dârâ (Exposition du Divin Maître), époque qâdjâre.

[14D’après le dictionnaire Dehkhodâ, le mot golshan est même attribué à la ville de Tabas, d’où l’importance du jardin golshan dans la structure urbaine de cette ville.

[15Abou Es’hâgh Ebrâhim Ibn Mohammad, cité par Dâneshdoust, Ya’ghoub, op. cit., p. 14.

[16Au sujet de la place du palmier dans la littérature persane, voir Grâmi Bahrâm, Gol o giyâh dar hezâr sâl she’r-e fârsi (tashbihât va este’ârât) (Fleurs et plantes pendant mille ans de poésie persane (comparaisons et métaphores)), Sokhan, Téhéran, 2007, pp. 352-370.

[17Voir Dâneshdoust, Ya’ghoub, op. cit., pp. 16, 17.

[18Zeynolâbedin Shirvâni, cité in Ibid., p. 17.

[19Sven Hedin, cité par Hosseini, Arezou ; Moravej Torbati, Khâtereh, "Motale’eh-ye tatbighi-ye olgou-hâye me’mâri va shahr-sâzi-e bâgh-shahr-e Tabas dar doreh-ye zand va bâgh-shahr-e esfahân dar doreh-ye safaviyeh » (Etude comparée des structures architecturales et urbaines de la cité-jardin de Tabas à l’époque zand et de celle d’Ispahan à l’époque safavide), in Pajouhesh-hâye Manzar-e Shahr, 2e année, N°3, Printemps-été 2015.

[20Un autre monument important de l’époque zand à Tabas est le château fort situé à l’ouest de la ville, où ses habitants pouvaient se réfugier en cas de dangers et de guerres, comme nous en trouvons des traces avant l’islam.

[21Habiter, fréquentatif du latin habeo, qui signifie à la fois « avoir en sa possession » et « se tenir quelque part », est « la véritable manière de vivre des êtres humains […] ». « Co-constitution de l’homme et du Monde », il est le caractère spécifique de l’Etre et de l’existence. Le terme habiter (sumu de sumai) renvoie en japonais à l’idée « de calme et de pureté dans l’immobilité ». Wohnen signifie, dans la langue allemande, à la fois « habiter », « rester », « vivre tranquillement », et « être content » ; ce terme est également lié à des notions telles que « s’habituer à un lieu », et « y être à l’aise », il s’associe au mot Wonne qui indique la « joie » en langue allemande. Prenant pour la première fois le mot habiter comme étant l’équivalent du mot être, Heidegger considère l’homme comme un « habitant du monde ». En persan aussi, ce mot – sokunat kardan – renvoie aux mêmes idées.


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