N° 118, septembre 2015

Un magicien :
présentation de l’artiste Shay Miremont


Bernard Pataux*


Shay Miremont est né à Téhéran en 1951. Après des études supérieures et au cours d’une série de voyages, il décide de s’installer à Paris et termine ses études de photographie. Une fois devenu photographe processionnel, il participe à de nombreuses expositions de peinture, notamment en Normandie où se trouve son studio photo. II travaille en s’inspirant de ses souvenirs, notamment des motifs de tapis, tissus ou de mosaïques persanes comme autant d’éléments décoratifs de ses compositions abstraites ou figuratives. Une fois le dessin préliminaire de ses toiles terminé, il remplit les lignes déjà tracées de sa composition à l’aide de cornets de papier calque remplis de différentes couleurs pures pour obtenir des parties en relief. Enfin, pour harmoniser l’ensemble de sa composition, il passe plusieurs couches d’encre indélébile sur les motifs.

Objet Fétiche, 54x73 cm

Shay Miremont, homme au regard persan, reçoit des données émises par de jolis objets choisis par lui. Il les traite par l’informatique pour en obtenir une certaine "mise en forme" - cent doigts volant sur un clavier. Il les traite surtout sur la toile par la peinture - ses doigts lents pressant de petits cornets de pigments acryliques.

Photographe, homo numericus, peintre artisan, à plus d’un titre, Shay mérite que l’on s’arrête devant ses tableaux.

Il y a plus d’un titre dans la liste longue de ses œuvres. Shay s’applique à la renouveler année après année. Nommer ses toiles n’est pas les expliquer - cela parfois peut orienter le regard du public. "Orienter" : rendre oriental ?

Emprunter à la Perse d’antan, à l’Iran de toujours, au rêve délirant des Mille et Une Nuits. Mais sans jamais tout dévoiler de soi et du pays natal. Il y a du mystère dans l’œuvre.

Village bleu, 60x60 cm

A preuve, par exemple, L’apprentie tisseuse : une jeune fille à mi-corps s’appuie sur quelque meuble invisible sous le tapis ou le tissu qui ruisselle d’une paroi derrière elle. La lumière modèle son torse et son visage.

Enfin dans Souvenirs : si la figure humaine a disparu (mais pas définitivement - ainsi dans La danse dix années plus tard), la mémoire ordonne ses données en rectangles verticaux, cartes d’une réussite suspendues sur fond de ciel bleu. Silence. Pour quelques instants car voici les "éclats" des "fanfares". Point d’instruments, mais des musiques de mosaïques et de tissus froissés.

La tête dans les nuages, 65x92 cm

Et pour fermer la boucle (nous évoquions l’occident au début de ce propos) voyez Gaudi : un catalan, un artiste européen que Shay admire. Un prêté pour un rendu ? Sans l’apport de l’art d’Islam, Gaudi n’eut pas été ce qu’il fut, un magicien.

Ce qu’est aussi Shay Miremont, le mystérieux.

Palais, 54x73 cm
Equilibre, 65x92 cm

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